On the Intermittent Formation of an Ice Bridge (Nunniq) across Roes Welcome Sound, Northwestern Hudson Bay and Its Use to Local Inuit Hunters
DOI :
https://doi.org/10.14430/arctic74957Mots-clés :
sea ice; ice bridge; Roes Welcome Sound; Nunavut; Kivalliq; Hudson Bay; Inuit knowledge; remote sensingRésumé
Les ponts de glace sont des caractéristiques uniques qui se forment lorsque la glace de mer se consolide et reste immobilisée dans les chenaux. Ils se forment en maint endroit de l’Arctique et se démarquent généralement par les polynies qui se créent de leur côté sous le vent. Cependant, les ponts de glace font aussi office de plateforme temporaire dont peuvent se servir tant les humains que la faune pour traverser des chenaux qui seraient autrement impraticables. Depuis des générations, les Inuits de Coral Harbour, au Nunavut, empruntent un pont de glace pour traverser le détroit de Roes Welcome et agrandir leur territoire de chasse, même si selon eux, ce pont ne se forme qu’aux quatre ans environ. Les Inuits et les scientifiques se demandent pourquoi le pont se forme de manière si intermittente, grâce à quels mécanismes ils apparaissent, et si la fréquence de formation des ponts va changer en raison du réchauffement continu et de la perte de glace de mer. À l’aide d’imagerie satellitaire, nous avons déterminé qu’un pont s’est formé durant 14 des 50 dernières années (1971–2020). De manière générale, le pont apparaît entre janvier et mars pendant une période froide qui coïncide avec la marée de morte-eau, après la rotation des vents de surface, qui passent des vents dominants du nord (longeant le chenal) aux vents de l’ouest-nord-ouest (traversant le chenal). Cette rotation a pour effet de comprimer la banquise actuelle contre l’île Southampton, où elle demeure stationnaire en raison des vents calmes longeant le chenal et de la faible amplitude de la marée, et où elle coalesce sous les froides températures de l’air. La dislocation se produit entre la mi-juin et le début de juillet, après le début de la fonte des glaces. Dans l’ensemble, le pont se forme lorsque certaines conditions se manifestent simultanément. Toutefois, le réchauffement climatique, plus précisément en ce qui a trait à la réduction du nombre de journées très froides et au raccourcissement de la saison des glaces, pourrait avoir un effet sur la fréquence de la formation du pont, ce qui limiterait les déplacements des Inuits.