Ancient Subalpine Clonal Spruces (<i>Picea abies</i>): Sources of Postglacial Vegetation History in the Swedish Scandes

Auteurs-es

  • Lisa Öberg
  • Leif Kullman

DOI :

https://doi.org/10.14430/arctic4098

Mots-clés :

Picea abies, clones, mégafossiles, immigration, Holocène, refuge cryptique, Scandes suédoises

Résumé

La présente étude porte sur la question de longue date relative à l’immigration postglaciaire de Picea abies (épinette de Norvège) en Scandinavie. Du point de vue méthodologique, l’accent a été mis sur l’utilisation de restes d’arbres mégafossiles (bois et cônes) provenant d’épinettes et d’autres espèces prélevées de la limite forestière de l’écotone dans les Scandes suédoises en tant qu’outil de réaménagement de la végétation. Les données fondamentales proviennent de la datation au carbone 14 des mégafossiles préservés dans le sol sous des groupements clonaux de Picea abies, formés par l’enracinement de branches qui, au fil du temps, donnent naissance à de nouvelles tiges droites. En haute altitude, nous avons trouvé des clones vivants d’épinettes qui, dans certains cas, pourraient faire partie d’une série clonale continue remontant au début de l’Holocène (9500 cal. années BP). La présence de Picea dans les Scandes suédoises à ce stade initial vient confirmer les inférences antérieures concernant les mégafossiles. Cette date, qui place l’arrivée de Picea peu après la déglaciation régionale, se trouve à être des millénaires avant la date d’arrivée inférée par les données déduites du pollen. La persistance de certains clones Picea individuels du début de l’optimum thermique de l’Holocène jusqu’à présent implique qu’il existait des endroits ouverts ou semi-ouverts en permanence dans le paysage des hautes montagnes même pendant les périodes où les limites forestières en général étaient beaucoup plus élevées qu’à présent. Initialement, les clones Picea semblent avoir existé au sein d’une matrice de végétation non-analogue régionale de pins largement éparpillés (Pinus sylvestris), de bouleaux fontinaux (Betula pubescens ssp. czerepanovii), de mélèzes de Sibérie (Larix sibirica) et d’espèces thermophiliques caduques à feuilles larges. En réaction au refroidissement néoglaciaire subséquent, le caractère alpin du paysage a été amélioré grâce à une limite forestière de pins moins élevée et à la disparition des mélèzes et des thermophiles. L’endurance des épinettes, qui ont échappé aux incendies et à d’autres calamités, est attribuable à leur plasticité phénotypique inhérente. L’intensification de la dureté du climat pendant l’Holocène a donné lieu à leur conservation sous la forme de krummholz rabougri, protégé de la dureté de l’hiver par une couverture de neige quasi-complète. L’apparition exclusive de Picea abies dans l’ouest de la Scandinavie peu après la déglaciation pourrait laisser entendre que cette espèce a immigré de refuges « cryptiques » de la période glaciaire beaucoup plus près de la Scandinavie qu’on ne le pensait auparavant.

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Publié-e

2011-06-02

Numéro

Rubrique

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