Distribution and Population Size of Emperor Geese during the Breeding Season on the Seward Peninsula, Alaska
DOI :
https://doi.org/10.14430/arctic72055Mots-clés :
levé aérien; Alaska; probabilité de détection; oie empereur; péninsule Seward; populationRésumé
L’oie empereur (Anser canagicus) occupe les latitudes boréales à l’année. Elle passe la totalité de son cycle annuel dans les habitats côtiers de l’ouest de l’Alaska et de l’Extrême-Orient russe. Au cours des dernières décennies, la population d’oies empereurs a connu une diminution prononcée, ce qui a donné lieu à des interdictions de récoltes échelonnées sur 30 années consécutives, suivies d’un regain prolongé et de la réouverture récente des récoltes. Ce regain a principalement été enregistré dans le delta Yukon-Kuskokwim de l’ouest de l’Alaska, où l’on estime que 80 % à 90 % de la population mondiale d’oies empereurs se reproduit. Cependant, la taille et l’état de la population d’oies empereurs dans la péninsule Seward, en Alaska, soit leur seule autre aire de reproduction importante en Amérique du Nord, sont pratiquement toujours inconnus. Afin de mieux éclairer la gestion de la population et de la récolte d’oies empereurs dans l’ouest de l’Alaska, nous avons réalisé des levés aériens substantiels des oies empereurs le long de la côte nord de la péninsule Seward pendant la saison de reproduction. Dans le courant de l’été de 2018, nous avons effectué le relevé de 150 transects totalisant 351 km2, ce qui correspondait en tout à une fraction échantillonnée de 7,2 % de l’aire de 4 853 km2 à l’étude. À l’aide d’une technique d’observation double tenant compte de la probabilité de détection, nous avons estimé une population de 1 226 (IC de 95 % : 792 – 1 660) oies empereurs dans la péninsule Seward, dont 614 (IC de 95 % : 416 – 811) étaient considérées comme des oies reproductrices en fonction de l’état observé, à savoir si elles étaient seules ou accouplées. La plupart des oies empereurs (61 %) se trouvaient dans le cordon d’îles, même si ces îles ne représentaient que 3,5 % de l’aire totale étudiée. Le reste des oies se trouvait dans les habitats côtiers des basses terres (23 %) ou dans la toundra des hautes terres (16 %). Dans l’ensemble, nos levés indiquent la présence d’une petite population reproductrice d’oies empereurs dans la péninsule Seward, ce qui soulève certaines inquiétudes en matière de conservation. La réduction encore plus prononcée, voire l’extinction, de cette petite population ferait en sorte qu’il resterait seulement une aire de reproduction importante d’oies empereurs en Amérique du Nord. Puisque généralement parlant, les oies empereurs semblent très fidèles à leur lieu de reproduction et que les femelles retournent à leur frayère natale, toute croissance future de cette petite population devra vraisemblablement venir de l’intérieur.