Movements and Inferred Foraging by Bowhead Whales in the Canadian Beaufort Sea during August and September, 2006–12
DOI :
https://doi.org/10.14430/arctic4648Mots-clés :
baleine boréale, zones d’agrégation, mer de Beaufort, golfe Amundsen, détroit du Vicomte de Melville, baie Darnley, présupposition de comportement d’alimentation, Balaena mysticetus, télémétrie satellitaireRésumé
Tous les printemps, la plupart des baleines boréales de la population de Béring-Tchouktches-Beaufort (BCB) migrent vers le sud-est de la mer de Beaufort et passent l’été dans les eaux canadiennes. En août et en septembre, elles forment des agrégations, principalement dans les eaux de plateau peu profondes lorsque les conditions océanographiques favorisent la concentration du zooplancton, qui leur sert de proie. Individuellement, les déplacements des baleines boréales qui occupent ces habitats en fin d’été sont moins connus. Nos connaissances sont fondées sur des preuves photographiques ainsi que sur des études de marquage restreint réalisées entre 1982 et 2000. Dans le cadre de la présente étude, 85 % (17) des 20 baleines pistées par satellite qui auraient pu passer du temps dans la partie canadienne de la mer de Beaufort vers la fin de l’été de 2006 à 2012 y ont passé les mois d’août et de septembre, en totalité ou en partie. Nous avons analysé les données de localisation de16 baleines à l’aide d’un modèle de comportement de marche aléatoire corrélée à commutation binaire, et classé les localisations dans les eaux canadiennes comme relevant d’un comportement de traînage (présupposition de comportement d’alimentation) ou comme relevant de déplacements orientés. Nous avons constaté que ces baleines passaient la plus grande partie de leur temps à traîner (59 %), à se déplacer (22 %), et à faire la transition entre traîner et se déplacer (19 %). En n’utilisant que les localisations de traînage des baleines pistées pour toutes les années à l’étude, nous avons calculé les noyaux de densité et défini cinq zones à l’intérieur du contour de la densité de 75 % à titre de zones d’agrégation. Ensemble, les cinq zones d’agrégation que nous avons définies s’étendent sur 25 341 km2, soit 14,1 % de la zone totale utilisée par ces baleines pistées dans les eaux canadiennes en août et en septembre des années de déploiement. Trois zones d’agrégation étaient situées dans les eaux peu profondes du plateau de la mer de Beaufort, et ces zones étaient principalement utilisées par les baleines immatures pistées dans notre échantillon. Deux autres agrégations ont été observées, une dans la baie Darnley et l’autre dans le détroit du Vicomte de Melville situés dans la partie canadienne de l’archipel Arctique. Chacun de ces endroits était utilisé par une baleine adulte. Des baleines pistées ont été aperçues dans une ou deux zones d’agrégation au cours d’une même saison, rarement plus. La proportion du temps passé à traîner dans chaque zone d’agrégation variait beaucoup d’un individu à l’autre. La plus grande zone d’agrégation (10 877 km2), située sur le plateau de la mer de Beaufort au nord de la péninsule de Tuktoyaktuk (d’une profondeur de 5 à 52 m), était utilisée par 13 des 16 baleines pistées, presque toujours des baleines immatures, dont trois sur quatre ont été repérées pendant deux étés consécutifs. Dans l’ensemble, le plateau de la mer de Beaufort (et peut-être le plateau de Tuktoyaktuk, y compris la zone externe du plateau, en particulier) revêtait une importance particulière pour les baleines boréales immatures, tandis que les baleines adultes se servaient des habitats situés au-delà du plateau de la mer de Beaufort vers la fin de l’été. Ces constatations pourraient jouer un rôle important quand vient le temps d’éclairer tant les décisions en matière de gestion et de mesures d’atténuation se rapportant à l’utilisation que fait la baleine boréale du plateau de la mer de Beaufort que les études visant à améliorer notre compréhension de la composition des proies des baleines boréales de BCB dans la région canadienne de la mer de Beaufort.