Frequency of Injuries from Line Entanglements, Killer Whales, and Ship Strikes on Bering-Chukchi-Beaufort Seas Bowhead Whales
DOI :
https://doi.org/10.14430/arctic4631Mots-clés :
baleine boréale, collision avec des navires, mer de Béring, emmêlement dans les filets, emmêlement dans les engins de pêche commerciale, tentatives de prédation par les épaulards, blessures infligées, cicatrices, chasse à la baleine chez les AutochtonesRésumé
Nous avons analysé les données sur les cicatrices que portent les baleines boréales (Balaena mysticetus) des mers de Béring, des Tchouktches et de Beaufort capturées par des chasseurs autochtones de l’Alaska afin de quantifier la fréquence d’emmêlements dans des filets de pêche, de collisions avec des navires et de blessures infligées par des épaulards. Notre base de données contenait 904 enregistrements portant sur des baleines prises entre 1990 et 2012 et, après une sélection des données selon leur qualité, nous avons trouvé 521 enregistrements comptant de l’information sur des cicatrices. Une méthode de régression logistique a été utilisée pour évaluer différentes combinaisons de variables explicatives (longueur corporelle, sexe, année et année-groupe, par exemple) afin de concevoir un modèle prédictif pour chaque type de cicatrice. Nous énumérons également les baleines boréales retrouvées emmêlées dans des engins ou des filets de pêche commerciale qui ont été capturées, trouvées mortes ou observées vivantes. Nos découvertes suggèrent qu’environ 12 % des baleines boréales capturées portent des cicatrices causées par l’emmêlement. La fréquence des cicatrices est étroitement liée à la longueur corporelle et au sexe : environ 50 % des baleines boréales de très grande taille (> 17 m) montrent de telles cicatrices, tandis que les baleines mesurant moins de 9 m portent rarement de telles cicatrices. Par ailleurs, les mâles affichent beaucoup plus de cicatrices que les femelles. Les cicatrices reliées à des collisions avec des navires sont rares et n’apparaissent que sur environ 2 % de toutes les baleines capturées; la longueur corporelle, le sexe et l’année n’étaient pas des facteurs importants. Les cicatrices causées par des tentatives de prédation par les épaulards étaient apparentes sur environ 8 % des baleines prises. Comme pour les blessures causées par l’emmêlement, la fréquence des cicatrices causées par des épaulards était beaucoup plus élevée(> 40 %) sur les baleines mesurant plus de 16 m de longueur et statistiquement plus fréquente dans la deuxième partie de l’étude (2002–2012). L’augmentation des blessures causées par des épaulards au cours de la dernière décennie concorde avec les études réalisées sur la population des baleines boréales de l’est du Canada et de l’ouest du Groenland. Les résultats présentés dans cette étude reflètent l’analyse la plus profonde du taux de blessures causées par l’emmêlement, les navires et les épaulards sur les baleines boréales des mers de Béring, des Tchouktches et de Beaufort à avoir été réalisée jusqu’à présent. Les observations indiquent que : 1) le taux d’emmêlement découlant principalement des engins ou casiers de pêche (crabe ou morue ou les deux) est relativement élevé chez les baleines boréales de très grande taille et probablement plus vieilles, 2) les collisions avec les navires sont rares en ce moment, et 3) les cicatrices causées par des épaulards sont fréquentes chez les baleines adultes de très grande taille (> 17 m). Étant donné le changement rapide de l’habitat de la baleine boréale (diminution des glaces marines, par exemple), l’augmentation de la circulation maritime industrielle dans l’Arctique et l’intensification des opérations de pêche commerciale au nord, nous recommandons fortement de continuer de surveiller les cicatrices et les blessures des baleines boréales capturées afin de documenter les changements.