The Commoditization of Country Foods in Nunavik: A Comparative Assessment of its Development, Applications, and Significance

Auteurs-es

  • Nicole Gombay

DOI :

https://doi.org/10.14430/arctic405

Mots-clés :

nourriture traditionnelle/aliments du terroir, Inuit, Nunavik, Canada, développement économique, denrée alimentaire, Programme d’aide aux chasseurs, Makivik, commercialisation, économie, partage

Résumé

Dans cet article sont exposées les racines historiques de l’élaboration des politiques concernant les Inuit du Canada en ce qui a trait à la commercialisation de la nourriture traditionnelle dans le Nord canadien, en particulier au Nunavik. Bien que les Inuit mettent l’accent sur le partage de la nourriture traditionnelle, ils ont créé divers mécanismes qui leur permettent de la vendre. Ces transactions sont compliquées pour plusieurs raisons. La législation à divers paliers du gouvernement soit interdit la vente commerciale de nourriture traditionnelle, soit lui impose des restrictions très sévères, en particulier pour le marché d’exportation. Malgré cela, des gens d’affaires, la Société Makivik (l’agence de développement inuite régionale) et le Programme d’aide aux chasseurs parrainé par le gouvernement ont tous, à divers degrés de réussite, commencé à commercialiser les aliments du terroir. Le besoin de respecter les mesures de conservation et de se conformer aux normes de conditionnement a limité le développement commercial de ces aliments pour l’exportation, ce qui a eu pour conséquence de freiner ce développement de la part tant des individus que de la Société Makivik. Le Programme d’aide aux chasseurs, qui paie des individus pour fournir des aliments traditionnels qui sont ensuite donnés à des bénéficiaires en vertu de la Convention de la Baie James et du Nord québécois, représente la forme de commercialisation la mieux acceptée et celle qui a le plus de succès. Le succès de ce programme a deux raisons. Tout d’abord, les règlements favorisent généralement le développement d’un marché local pour les aliments du terroir. Deuxièmement, sur un plan éthique, le Programme est acceptable aux yeux des individus car il met un frein à la pratique consistant à vendre les aliments traditionnels pour son intérêt personnel et il souligne la sociabilité en répliquant la tradition inuite du partage de la nourriture avec la collectivité. Bien que les Inuit soient dans une certaine mesure des consommateurs de ces aliments commercialisés, ceux qui les produisent pour la vente insistent sur le fait qu’ils ne les vendent pas à d’autres Inuit, mais plutôt qu’ils continuent la pratique du partage. Ils ont établi une distinction téléologique entre la vente des aliments du terroir aux Inuit, ce que la tradition interdit, et la vente de ces aliments à des institutions, ce qui, à leurs yeux, est acceptable. Cette dernière modalité soustrait la nourriture traditionnelle de la sphère domestique, permettant ainsi aux Inuit de la vendre sans contrevenir au principe selon lequel il faut la partager.

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Publié-e

2010-01-27

Numéro

Rubrique

Articles